Dessins textes
“Il était une fois le capitalisme. Point final. Enfin, soi-disant. Cela dit, si vous souhaitez la suite de l’histoire, il faudra bien se décider à passer à autre chose.”
C’est l’un de mes premiers dessins composés entièrement de texte. Bien que je ne l’écrirais sans doute pas tout à fait ainsi aujourd’hui, la phrase adopte cependant un ton volontairement ingénu, qui me semble parfois être la tournure idéale pour aborder des choses à la fois graves et absurdes, comme la situation écologique dans laquelle nous nous trouvons.
Dans cette phrase, je reprends deux éléments : la façon dont on ouvre les contes de fées et l’idée qu’avec l’avènement du capitalisme, à la suite à lade la chute du bloc soviétique, nous aurions atteint la “fin de l’Histoire”1, dans la mesure où le capitalisme serait soi-disant indépassable. Cette idée, qu’on nous assène depuis les années Reagan et Thatcher (encore elle), renforce évidemment le statu quo. Je déconstruis donc cette idéologie en rédigeant le conte le plus court du monde. Pour les dessins constitués seulement de texte, je m’arrête là, pour le moment.
Olivier Garraud
1 – Formule popularisée par Francis Fukuyama dans son essai La fin de l’Histoire et le dernier homme (1992), selon laquelle la démocratie libérale occidentale constituerait l’aboutissement final et indépassable de l’histoire politique humaine, après l’effondrement du bloc soviétique. Cette thèse a contribué à renforcer l’idée d’un statu quo néolibéral présenté comme inévitable et sans alternative.