Dessins textes

L’Office du dessin, papier quadrillé, crayon, acrylique, 2017–2025

“Il était une fois le capitalisme. Point final. Enfin, soi-disant. Cela dit, si vous souhaitez la suite de l’histoire, il faudra bien se décider à passer à autre chose.”


N° 127, A3, 2017
N° 196, A4, 2019
N° 285, A0, 2023
N° 297,A0, 2024
N° 298, A0, 2024
N° 306, A0, 2025
N° 307, A0, 2024, Olivier Garraud, ADAGP

“Bon, à moins qu’il y ait un truc qui m’échappe. Je tiens à faire remarquer qu’à moins qu’il soit prévu de transférer nos cerveaux dans des corps cybernétiques et d’emménager sur Mars, on fait vraiment n’importe quoi  !”

C’est l’un de mes premiers dessins composés entièrement de texte. Bien que je ne l’écrirais sans doute pas tout à fait ainsi aujourd’hui, la phrase adopte cependant un ton volontairement ingénu, qui me semble parfois être la tournure idéale pour aborder des choses à la fois graves et absurdes, comme la situation écologique dans laquelle nous nous trouvons. 


“Il était une fois le capitalisme. Point final. Enfin, soi-disant. Cela dit, si vous souhaitez la suite de l’histoire, il faudra bien se décider à passer à autre chose.”

Dans cette phrase, je reprends deux éléments : la façon dont on ouvre les contes de fées et l’idée qu’avec l’avènement du capitalisme, à la suite à lade la chute du bloc soviétique, nous aurions atteint la “fin de l’Histoire”1, dans la mesure où le capitalisme serait soi-disant indépassable. Cette idée, qu’on nous assène depuis les années Reagan et Thatcher (encore elle), renforce évidemment le statu quo. Je déconstruis donc cette idéologie en rédigeant le conte le plus court du monde. Pour les dessins constitués seulement de texte, je m’arrête là, pour le moment. 

Olivier Garraud

Extrait de la section Dessins textes première partie, à retrouver en intégralité dans le texte L’Office du dessin de la monographie éponyme, FP&CF, 2025
1 – Formule popularisée par Francis Fukuyama dans son essai La fin de l’Histoire et le dernier homme (1992), selon laquelle la démocratie libérale occidentale constituerait l’aboutissement final et indépassable de l’histoire politique humaine, après l’effondrement du bloc soviétique. Cette thèse a contribué à renforcer l’idée d’un statu quo néolibéral présenté comme inévitable et sans alternative.