Il n’y a pas de fumée sans feu
“Si cette œuvre se révèle plus poétique que politique, en créant dans l’espace public l’artiste agit dans une agora élargie, en prise avec le tissu du réel.”
Olivier Garraud, ADAGP, crédits
photographiques : Germain Herriau
À Saint-Nazaire, sur le mur de pignon de Bain Public, de grandes volutes de fumée s’échappent. Toujours présent, le quadrillage habituel de ses dessins rappelle ici la faïence des anciens bains-douches de la ville. Dans ce lieu, devenu un lieu de résidence et d’expérimentation pour le spectacle vivant, le public peut se plonger dans l’univers des artistes invité.e.s à l’occasion des sorties de bain. Si la fumée, noire ou blanche, celle des feux de forêt, de la pollution ou des gaz lacrymogène, est un motif récurrent chez l’artiste, elle apparaît dans cette œuvre en vapeur d’eau apaisante, douce, chaude et éthérée.
Le bouillonnement du dessin mural vient alors signifier l’effervescence artistique de la structure municipale ouverte en 2019. Pour mettre en œuvre ce dessin, il a fallu concevoir les outils de sa création, compas et règle sur mesure, pour d’abord tracer les traits du quadrillage puis les cercles, demi-cercles et quarts de cercles.
Pour transmettre cette méthodologie, il mène des ateliers intitulés Le dessin mode d’emploi, dont certains seront organisés avec les Nazairiens en lien avec le dessin mural.
Si cette œuvre se révèle plus poétique que politique, en créant dans l’espace public l’artiste agit dans une agora élargie, en prise avec le tissu du réel. Dans l’espace urbain sans cesse redéfini, toujours à l’écoute du monde et de ses mouvements, Olivier Garraud occupe le terrain.
Plus d’infos sur Bain Public