Statue quo

L’Office du dessin n° 229, formats A3, papier quadrillé, crayon, acrylique, 2021 

“Figure de l’homme fort que les réactionnaires idolâtrent, cette statue est bien à l’image des rapports de force politique et de l’instrumentalisation de l’histoire qui est faite dans l’espace public.”


 Olivier Garraud, ADAGP

Le dessin que j’ai réalisé […] reprend quant à lui une statue équestre de Napoléon1.  Et si j’ai choisi ce despote, c’est pour sa notoriété et son chapeau immédiatement reconnaissable. Figure de l’homme fort que les réactionnaires idolâtrent, cette statue est bien à l’image des rapports de force politique et de l’instrumentalisation de l’histoire qui est faite dans l’espace public. Mon dessin — au même titre que des militant•es et associations avant moi — interroge donc la posture des personnages historiques que l’État ou des mairies choisissent de valoriser. Il ne s’agit pas d’effacer l’histoire, mais au contraire de savoir quelle partie de celle-ci nous souhaitons mettre en avant.

Il est donc légitime de questionner la présence de ces sculptures au cœur de nos villes. Plutôt que des figures colonialistes ou esclavagistes, pourquoi ne pas installer des références historiques plus susceptibles d’inspirer l’émancipation et un futur désirable pour toutes et tous ? 

Olivier Garraud

Extrait de la section Statue quo, à retrouver en intégralité dans le texte L’Office du dessin de la monographie éponyme, FP&CF, 2025



1 — Lire à ce propos:Aurélien Soucheyre, “Napoléon:pourquoi il faut en finir avec le mythe”, L’Humanité [en ligne], 21 novembre 2023 et Benjamin König, “Aux Antilles, commémorer Louis Delgrès plutôt que Napoléon”, L’Humanité [en ligne], 5 mai 2021.